
15 Août Rencontres économiques d’Aix en Provence: “Quelle place pour les alternatives au salariat?”
Les rencontres économiques d’Aix en Provence traitent en juillet 2015 un sujet passionnant intitulé “Quelle place pour les alternatives au salariat?“, sujet dont je vous propose un overview des meilleures séquences.
Le constat est fait du développement rapide du travail autonome indépendant dans les sociétés occidentales: “ En 2013 au Royaume-Uni, 90% de la création d’emplois provenait de la création d’une activité par des indépendants. Aux Etats-Unis, 25% des travailleurs sont des indépendants. En France, près de 10 millions de personnes exercent une activité non salariée comme activité principale ou en complément d’une activité salariée“. Le constat est fait également du chamboulement dans l’aire traditionnelle dans l’aire traditionnelle du travail, que provoque l’économie numérique ainsi que les premières applications de l’économie collaborative. Ces constats et le questionnement large qui en découle (“Est-ce la fin du salariat”, comme le suggère le patron de Orange Stéphane Richard?), justifie sans nul doute le traitement du sujet par un aréopage de spécialistes et d’observateurs du marché de l’emploi. Oui, de plus en plus de gens s’orientent volontairement vers le travail autonome, indépendant, collaboratif, … créant un nouvel élan vital porteur de promesses, mais, et c’est le côté sombre du phénomène, cette orientation serait parfois subie sous la pression de certaines entreprises.
Le professeur Owens de Vanderbilt University USA, traite le sujet en s’intéressant à l’impact de ces nouvelles formes de travail sur les organisations qui les emploient et surtout sur leur capacité d’innovation. Le travail salarié a longtemps été le modèle traditionnel, offrant des rôles explicites, des rapports hiérarchiques conséquents, du temps de travail stable, des revenus prévisibles et des progressions de carrière sur le long terme. Les nouvelles organisations dynamiques de notre économie aujourd’hui mettent en avant de nouvelles approches et modalités de travail. Par exemple les rôles sont flexibles et s’adaptent au contexte chaotique des startup technologiques. Les rapports hiérarchiques sont obsolètes dans une équipe de volontaires à temps partagé qui travail e équipe sur un logiciel open source et qui pourtant ne se sont jamais rencontrés physiquement. Là où des salariés sont à leur poste de travail à heures fixes, un chauffeur Uber va gagner son argent quand il le voudra en fonction de convenances personnelles. Des designer ayant travaillé comme salariés dans la création de bijoux et accessoires de mode selon la statégie de marque de leur employeur, vont maintenant en toute indépendance, non seulement choisir ce qu’ils on envie de faire mais également à quel niveau de qualité et a quel prix sur la “marketplace” Etsy. Et là où des respectables postes dans la banque étaient le plus souvent recherches par les fils et filles de nos élites, nous voyons maintenant des CV pour des postes d’entrée de gamme dans des startup contre toute logique de carrière longue, mais montrant plutôt un désir intense de travail orienté projet dans une équipe les valeurs de chacun sont partagées.
La question est de savoir si ces changements sont dus à la necessite en reaction a la raréfaction de l’offre de travail, ou est il possible que ces changements soient issus d’un changement générationnel de l’attitude des travailleurs en recherche de liberté et d’émancipation. Une deuxième question est d’évaluer les effets probables sur l’innovation des deux modalités de travail, la traditionnelle et l’emergente. Il sera examiné les vecteurs d’innovation radicale comme AirBandB, Uber , Google , par opposition à l’innovation dite adaptative (exemple les améliorations mineures bien que significatives dans leu effet cumulé des produits Apple). Le modèle de Owens propose que la capacité d’innovation d’une organisation est bien déterminée par 3 facteurs: la stratégie (la mission de l’organisation et la compréhension qu’ont les travailleurs de comment il faut l’accomplir), sa structure (mécha Sims de coordination et de contrôle de l’organisation), et enfin ses ressources ( les actifs et autres formes de capital contrôle par l’organisation et utilisés pour accomplir sa mission).
Strategie. Meme si on assume qu’il est du devoir des organisations de travailler sur leur stratégie, on constate dans celles qui relèvent de l’activité traditionnelle, que la stratégie est le plus souvent dictée par le top management et les actionnaires. Des objectifs divergents vont fatalement se réguler dans un plus petit dénominateur commun qui conviendra à tout le monde. Des décisions seront prises pour améliorer l’efficacité, la productivité , la stabilité , on est dans l’innovation adaptative. Combien de grandes entreprise (Ibm, Xerox, Kodak,…) ont inventé puis ont préféré ignorer ou tuer des innovations a cause des conséquences sur la routine de leur organisation de l’effet disruptif de ces mêmes innovations. Les nouvelles organisations font qu’il est possible de décider ensemble de ce qu’on va faire et de comment on va le faire. L’organisation Open source en est le bon exemple, meme si elle a été qualifiée un temps d’organisation politique en reaction a la traditionnelle propriété intellectuelle, on peut aussi le voir comme une affirmation collective de contrôle d’individus ou de petits groupes qui décident a la fois des stratégie des produits qu’ils développent et de la vision long terme des plateformes et des outils qu’ils utilisent.
Structure. Les pratiques structurelles dans les organisations traditionnelles cherchent à réduite la variance dans le mode de fonctionnement général, et se déclinent presque toujours par les regles de ” a quelle heure on arrive” , “a quelle heure on par”, “ce qu’on doit faire pendant qu’on est la”, ” a qui on doit rendre des comptes”. Alors qu’en ce qui concerne les nouveaux travailleurs, même si le contexte économique difficile peut être a l’origine de leur situation, il faut reconnaître que l etait de travailler quand on veut, ou on veut, le temps qu’on veut et avec qui on veut est un puissant facteur de motivation pour chercher des alternatives parmi cette nouvelle classe de travailleurs.
Ressource. Le capital est au centre des activités économiques traditionnelles et les marchés financiers en sont la source. Ils sont aussi source d’inertie qui peut ralentir ou tuer l’innovation. Les investisseurs ayant une aversion au risque, les organisations auront tendance à décider d’innovations adoptives qui leur assurera le financement du marché. Pas étonnant que Apple soit assis sur des millions de dollars qui lui permettent de mener la politique d’innovation qu’il souhaite. Le nouvelle organisations arrivent sur des marchés existant avec des nouveaux modèles de performance et des structures de coût complètement différentes. Pour illustrer , Uber est encore présent sur le marché du taxi, parce qu’il est entre avec le moins d’actif jamais vu dans cette profession: Uber ne possède pas les véhicules. C’est le conducteur qui apporte les 2 actifs primaires: une voiture sous-utilisée et un chauffeur sous- employé, l’investissement apporte par Uber est la plateforme de transaction et de contact client-chauffeur.